mercredi 16 novembre 2022

Orville Peck super héros de la country

 


Orville Peck porte des chemises dingues, des jeans superbement coupés et ses bottes brillant de mille feux. Ce nouveau vengeur masqué est venu déranger ce bon vieil ordre établi de la country et s'y est fait une place avec deux beaux albums matinés de culture queer. Orville Peck questionne, bouleverse par ses chansons remplies d'une grand universalité et de beaux sentiments. 

Orville Peck nous vient d'Afrique du Sud, fils d'un papa ex-ingénieur du son pour Suzie Quatro et les Who. Peck  voyage beaucoup avec sa famille qui déménage. Europe, U.S.A il se fixera à Vancouver et jouera dans des groupes de punks en tant que batteur. Et puis redéménagement : Londres : études sur Shakespeare, l'art de la comédie musicale et la  London Academy of Music and Dramatic Art. Et puis ? Et puis on rentre à Vancouver... 



Coup de bluff :

Ne souhaitant pas retrouver les groupes et refaire du bar en bar il réfléchit et monte un bluff qui réussit avec le label Sub Pop en leur promettant un groupe hyper puissant... et une méga tournée où il les inviterait afin qu'ils se rendent compte de ses talents. Sauf que voilà il n'y a rien ou presque rien ou au final tout c'est à dire lui et ses fabuleuses chansons mélangeant la country qu'il manie férocement et ses textes queer notamment. Il demande à son ami King Tuff  de faire sa  première partie gratuitement. En un mois Orville Peck rassemble de très bons musiciens amis. Le tour est joué. Sub Pop marche dans l'affaire. 

En 2019 il sort son premier album "Pony" en collaboration avec le label Subpop sur lequel il joue de tous les instruments. A son écoute, l'album se révèle comme une incantation avec d'étincelantes sonorités sombres, profondes. Le tout a un côté merveilleusement gothique et country.  La voix y plonge dans des tonalités graves et se réhausse d'aigus merveilleux. Les guitares lointaines mais bien présentes assurent un corps magnifique à sa musique. Son groupe se révèle en tout cas parfait pour défendre ces deux opus sur scène. La tournée sera belle et elle  durera deux ans.



Plus tard il sortira l'EP "Show Pony". Notre vengeur masqué (il apparaît masqué même en interview) a le vent en poupe et commence à passer souvent sur les radios rock indie pour le grand public il faudra attendre un peu.  Mais pour le crooner qu'il est ce n'est pas assez et il prépare déjà le deuxième volet de sa carrière. 



Avant d'enregistrer son "Bronco" Orville Peck amène le groupe à Nashville où ils répétent pendant deux semaines et commencent des prises studios dont  certaines seront gardées très vite sans overdubs et sans voix". Le tout est rapidement  mis en boîte en attendant la finalisation du projet. 



Sur son "Bronco" Orville Peck met tout ce qu'il a au fond de son âme dans sa country jusqu'à la pochette. En mustang racé il mélange aussi merveilleusement la musique tiki, les styles exotiques de ses voyages("Lafayette", "Kalahari down", "Hexie Mountains")  jusqu'à la musique sud-aficaine marabi les mêlant à un rock country teinté de britpop. Si l'artiste s'était "freiné à la culture queer dans ses textes auparavant elle apparaît ici totalement évidente. Et c'est toute cette expression lâchée comme une pluie de jouvence qui rend "Bronco" tellement séduisant à l'écoute. Plus que de la country et sa voix de crooner Orville Peck avance à découvert en offrant sa musique au monde entier. Le vengeur masqué a encore frappé. Le merveilleux.





vendredi 11 novembre 2022

Helloween citrouille speed métal

 


Francfort a ses saucisses. Hambourg ses citrouilles avec le groupe pionnier du power-métal mondial : Helloween. La bande à Markus Grosskpof(bassiste) et Kai Hansen(guitariste) totalise des scores incroyables depuis 1984 : 16 albums studios, 3 lives, 3 ep et pas mal de singles phares pour le monde de la métallurgie mondiale. D'une grande discrétion médiatique le groupe continue une longue carrière en sortant toujours des albums au dessus du panier en conservant leur griffe et en incluant plusieurs styles à l'intérieur de leur laboratoire musical. Les années 2000 n'ont absolument pas entaché la course du groupe et la livraison éponyme de 2021 montre un groupe toujours en pleine possession de ses moyens. Retour sur un mastodonte du heavy-métal, sa carrière et ses sorties d'albums. https://fr.wikipedia.org/wiki/Helloween



A la vitesse de la lumière : 

D'abord nommé Iron Fist, ils deviendront donc Helloween et apparaissent très vite sur une compilation de chez Noise Records. Ils placent deux morceaux "oernst of life" et "invaders". Dans la foulée ils enregistrent "Walls of Jericho". Le logo avec la citrouille est déjà en place. Kai Hansen guitar-hero du band assure vocaux hauts perchés et instrument. L'étincelle est allumée. Helloween se place en groupe qui renouvelle le heavy-métal


En
1986 ils embauchent Michael Kiske qui n'a alors que 18 ans et enregistrent dans la foulée ce qui posera les bases du speed-métal qu'ils proposent. Deux albums naissent : Keeper of the seventh keys 1 et 2 d'où sortent les tubesques "Halloween",  "Dr Stein", "Future world", "I want out" et autres "Eagle fly free". Le groupe place ses textes autour de l'écologie, mais aussi un certain romantisme  mais s'offre aussi des personnages(savant fou) et tout un imaginaire féérique. 





Altenatives sombres et heureuses : 

Après une longue tournée harassante en compagnie d'Exodus et Anthrax Kai Hansen quittera le groupe suite aux tensions persistantes entre les autres membres . 1991 et 1993 ne sont pas de bonnes années pour le groupe qui traverse une grosse crise. Deux albums sont sortis "Pink Bubbles go ape" et "Chameleon"  et ils ne font pas sortir la tête hors de l'eau aux teutons. De plus ils sont obligés d'écarter du groupe Ingo Shwichtenberg leur batteur pour troubles mentaux. Il se suicidera peu après. Michael Kiske(chant) finira par lui aussi  quitter le groupe. Helloween n'est pas sorti du tunnel et est au plus mal. Il faut attendre la venue de Andy Deris(ex Pink Cream 69) qui insufflera au groupe un second souffle. En 1994 "Master of the rings" et en 1996 "Time of the oath" sont des succès. 






La décennie 2000, un groupe continental :

Fort de son succès récent tout le monde aurait célébré Helloween mais la critique ne sera pas tendre avec l'album     "The dark ride" au début de la décennie . Pourtant il faut s'arrêter sur celui-ci et un titre comme "Mr Torture" ou encore "If I could fly". Un dilemme se pose maintenant comment  un groupe qui a forgé un morceau comme "Halloween" sur Keeper 1 peut-il se refaire encore et encore ? 

Devant un nouveau défi les allemands sont toujours au dessus de la mêlée et savent tels des phoenix rebondir. Ils sortent ainsi en 2003 "Rabbit don't go easy" anti-chambre speed-métal pour forger le troisième volet de "Keeper of the seven keys : The legacy". en 2005. Le succès est total et consacre le groupe au sommet de son art. Les allemands se lancent alors dans une énorme tournée mondiale qui se passe sur les trois continents et sortent un dvd. Le tout est hautement salué par la critique et les fans. 



La suite de plus en plus belle : 

Dès lors le groupe, avec un intervalle d'années assez régulier, sort les albums qui enfoncent le clou dans leur style et continuent d'assurer un succès mérité. Après "Gambling with the devil" en 2007 ils se préparent pendant trois longues années pour leur magnifique "7 sinners", grand disque de speed-métal, mélodique dont ils ont le secret. suivront en 2013 et 2015 "straight to hell" et "My god given right". 



L'histoire actuelle s'arrête sur leur dernière livraison "Helloween" un album riche où le groupe jongle magnifiquement avec son heavy-métal, son speed-métal et des styles qu'il incorpore magnifiquement. La livraison éponyme de 2021  propose toujours de beaux longs morceaux, d'autres plus courts d'une redoutable efficacité avec  ce combat manichéen entre bien et mal, un tantinet d'heroic-fantasy à leur manière. L'album renvoit des morceaux forts, plein de bravoure, laissant agir ce certain romantisme qui ressort. Helloween est  grand vraiment très grand et lancé à cette allure il s'assure une éternité musicale dans la lumière.  

Helloween "helloween" 2021 studio album










Robert Gordon félin du rockabilly



Le 18 octobre 2022 c'est un petit garçon de Washington Dc et de la grosse pomme qui est parti dans les étoiles : Mr Robert Gordon a quitté notre monde pour partir au firmament rejoindre  certainement les glorieux compositeurs qu'il n'a eu de cesse d'adapter pour nous faire redécouvrir le rock des années sauvage des années 50.  Gordon, était un vrai félin du rockabilly qui a su redonner une autre vie à ce fameux style. Le portail de médailles en albums est fait de plus de 12 opus, des grands noms au niveau collaboration, un héritage conséquent.

Il n'a que 15 petites années et déjà  il chante dans les Confidentials  avec sa voix incroyable et reconnaissable entre toutes qui deviendront les Newports. A 19 il se met à se marier. Il aura deux fils. Malheureusement le sort s'abattra sur lui. Gordon perd l'un d'eux et c'est un véritable choc qui signera l'arrêt de la musique pour lui et une grande traversée du désert. Il quitte Washington avec sa famille et s'installe à New-York. Le clan tient un magasin d'habits. Lassé de la vie de famille Gordon divorce. La musique repointe alors son nez et l'histoire recommence à nouveau. 



Aux mids 70  il intègre et joue dans les Duff Darts qui avaient déjà sorti un premier album "Sire" sans lui. Sur scène Gordon donne une sacrée dimension à cette association grâce à sa capacité à reprendre et à s'accaparer les grands titres du rock'n roll. 



Puis  se fait produire par Richard Gottereher qui le présente à Link Wray. Une émulation est là. Ils réalisent les deux premiers 30 cms de Gordon accompagné par les Wildcats. Peu après, il engage le frère d'Elliot Murphy comme manager et continue à reprendre les grands titres de ses idoles : Eddie Cochran, Gene Vincent ou encore Bill Haley. Avec sa banane, sa chevelure gominée, ses vestes léopard et ses chemises rockab il écume les clubs et les scènes remettant au goût du jour les pionniers du rock'n roll sans s'arrêter. 



Il est remplacé par Chris Spedding aux côtés de Link Wray. Malgré cela  il continue à sortir ses albums, où il arrive à se faire accompagner au piano par Bruce Springsteen. Il enregistre une composition de Johnny Burnette "Rock billy boogie" qui aura grand succès en Europe et où il montre qu'il n'a rien à envier à certains de la jeune génération. 


En 1982 il participe au film "The loveless" et continuera sa carrière doucement et tranquillement. On lui doit aussi l'excellente reprise "The way I walk" de Jack Scott et popularisée par les Cramps. Il en fera une très bonne adaptation.  


Même s'il n'aura jamais eu la même renomée que les Stray Cats il reste un acteur du rock n roll  très prisé chez les passionnés de rockabilly. Il laisse un héritage culturel imposant et important égal aux pionniers qu'ils reprenait et qu'il nous a fait connaître. 




Mémoires de Concerts- Cèu de Pyrène – Ceux qui font chanter te saluent Le Livre de Franck Urban Maison des Légendes

  Quel est le point commun entre Iggy Pop, Ac/dc, Bill Wyman des Stones, Iron Maiden, James Brown, Johnny Clegg ou encore Frank Zappa? Même...