lundi 23 janvier 2023

un guitariste nommé Jeff Beck

Les mois passent et amènent son lot de disparus. La faucheuse est passée comme à son habitude froide et dure. On vous dira que c'est la vie. Jeff Beck  naviguait  entre ses guitares, sa technique aux doigts et les voitures car c'était un sacré collectionneur de voitures aussi comme beaucoup de ses acolytes du rock. Beck n'était ni une star déchue, et ne se prenait pas pour une star d'ailleurs. Jeff Beck jouait.  Son nom symbolisait la guitare et le rock c'est aussi simple que cela. 



Ma découverte de Jeff Beck et son écoute s'est passée en trois phases...

La première chose que j'ai vu de lui était un court extrait du film "Blow up" d'Antonioni où les   Yardbirds  jouaient le très célèbre "Train ketpt a rollin" dans le spécial "Hard-rock" de l'émission "Les enfants du rock". Jimmy Page tenait l'autre guitare et Beck s'acharnait à massacrer sa guitare contre ses amplis Vox qui ne ronflaient pas comme il voulait. Cette fureur mythique mise en scène m'avait tant  interpellé que j'avais gardé l'enregistrement sur k7 audio de l'émission. Jeff Beck était pour moi un guitariste hargneux et j'imaginais que son patrimoine de compositions devait avoir cette sauvagerie. Mais çà n'alla pas plus loin. La vague AC/DC avait tout emporté. Le rock était austral pour moi. 


Lorsqu'un adolescent comme moi  découvre Led Zeppelin le mal est fait.  Il en vient à épancher sa soif de curiosité en se documentant sur l'amont du truc et il tombe sur les Yardbirds. Cela a marché plus ou moins ainsi. Ce fût la deuxième fois que je prenais rendez-vous avec la musique de Beck. Mais ce ne fût pas en France que je croisais sa musique. Lors d'un voyage à Rome et au gré d'une balade qui nécessita que je m'arrête dans un tabac-presse je trouvais un fascicule sur le guitariste accompagné d'une k7 où était vendu l'album "Wired". J'ai passé ainsi cet été-là avec ce disque dans les oreilles. Or entre les Yardbirds et la période en solo avec l'album "Wired" il y avait un monde. Non il fallait que je creuse. 



Il faut toujours une troisième fois à diverses choses. Nouvelle écoute des Yardbirds chez un ami et le reste vint. Très vite à côté des disques du Zeppelin trônaient les albums auxquels le guitariste avait participé. Car il y avait chez Beck quelque chose qui n'existait pas chez Jimmy Page. Ce n'était pas un truc en plus c'était autre chose. C'était différent tout simplement.  

Pour pas mal que nous étions à lui tout seul il symbolisait les sixties et ce fameux Swinging London(avec ses mythiques musiciens de studios) où il avait remplacé Eric Clapton dans les Yardbirds. il y avait amené le psychédélisme (Heart full of spoon, shapes of things, For your love) et avait certainement été quelque part un modèle pour Page tant il était inventif(un des premiers à utiliser la distortion et l'effet Fuzz)

Il passa à la vitesse supérieure en créant le Jeff Beck Group en 1968  avec en son sein un certain Rod Stewart et Ronnie Wood. On est là dans l'essentiel d'une discothèque avec 4 albums à écouter re-écouter. Les folles années 70 se finirent avec lui et son power-trio Beck-Boggert-Appice où il était magistral, une anti-chambre de sa très longue carrière solo qui compte plus d'une douzaine d'albums magistraux dont les fameux "Blow by Blow",  "Wired", "Crazy Legs" ou encore l'énormissime "Guitar Shop". 

Rock, blues, jazz-rock, fusion Jeff Beck sera allé jusqu'au bout de la chose, de sa technique, de son art en traversant les modes, les ages du rock(jouant sur le dernier Ozzy Osbourne)  le rendant unique et indissociable du mot "Power-trio" tant il en maîtrisait la chose de bout en bout. Il laisse un patrimoine pyramidal, une multitude de collaboration (Stanley Clarke, Box of Froggs, David Bowie, Roger Taylor, Rod Stewart, Honeydrippers, Mick Jagger, Carlos Santana, Buddy Guy, Bon Jovi, Roger Waters, Kate Bush, Joe Cocker, Pretenders, ZZ Top, Toots and the Maytals, etc...)des lives incroyables dont un où il avait invité son vieux copain Jimmy Page a joué sur "iimigrant song et Beck Bolero". Ce dernier doit être bien triste de la disparition de son copain de studio...





jeudi 5 janvier 2023

BobbyLees


J'avais surpris les Bobby Lees sur un article paru dans un Rock and Folk récent sans vraiment m'y attarder... Le feedback est toujours important pour un passionné et un curieux du rock qui cherche toujours et encore sa manne et sa dope musicale. Alors je suis allé m'intéresser à ce groupe américain sorti comme un champignon qui pratique un rock garage hallucinant, incisif avec des accents psychobilly. Les doigts toujours dans la prise ? Restez ! Voici les Bobby Lees qui ne faudra pas manquer s'ils viennent ravager vos contrées. 

Formation : Sam Quartain est d'abord actrice puis doit tenir un rôle où elle doit jouer de la guitare. Bam ! révélation. Déménagement de Brooklyn à Woodstock. Elle recrute des musiciens, se prend le petit-fils de Richie Havens puis s'en sépare puis opte pour un prodige de la guitare : Nick Casa. La soeur de Nick tiendra la basse. 




Ces dérangés et furieux du riff balancent leur premier méfait en 2018(démo album) "Beauty Pageant" un ramassis de chansons plus furieuses l'une que l'autre.  Puis tout s'emballe et très vite le groupe est  salué   par Iggy Pop, John Spencer, Debbie Harry, Henry Rollins. C'est d'ailleurs ce dernier qui leur ouvre les portes du label Ipecac géré par Mike Patton himself.





"Bellevue" a vu le jour en 2022 et est aussi déjanté que son prédécesseur "Skin Suit" en 2020. Le rock des BL s'appuie toujours  sur cette basse  chaude et vicelarde,  L'épine dorsale de leur rock garage furieux. Les riffs sont ensuite assénés avec grande sauvagerie et beaucoup d'inventivité... Il ne reste plus qu'à Sam Quartain à beugler dans son micro et   dérouler un voyage dans la folie ordinaire. Ce dernier opus fait la part belle à un son tranchant et une musique proche des extrêmes en terme de rock actuel(je parle de rock !) Tout y est le  psychobilly, le punkabilly et le grand foutraque garage rock. Chaque rocker, pourra se reconnaître chez les Bobby Lees c'est une évidence... Icônes parfaites qui n'auraient pas démérité dans les belles années du rock lézardé de Détroit. . 

Un album qui plaiera à tous les énervés de la planète qui veulent en découdre avec leur guitare avant de la défaire et l'anéantir. Totalement trippant. Vivement la suite !  Encore et encore comme disait Francis !






Mémoires de Concerts- Cèu de Pyrène – Ceux qui font chanter te saluent Le Livre de Franck Urban Maison des Légendes

  Quel est le point commun entre Iggy Pop, Ac/dc, Bill Wyman des Stones, Iron Maiden, James Brown, Johnny Clegg ou encore Frank Zappa? Même...