dimanche 23 avril 2023

72 seasons of black and yellow par Metallica

Ce n'est pas parce que le blog se nomme "and justice for all" qu'un article de Metallica est inné. La sortie de 72 Seasons leur dernier opus nous rappelle que l'âge qui avance est un facteur aussi, de remise à plat de la musique, d'un groupe.  Est-ce le cas pour cette dernière livraison tant le groupe a de détracteurs ? Pas assez trash, pas assez extrême, pas assez ceci, pas trop cela. 


Le compteur avance pour les jeunes loups qu'ils étaient ... 12ème album du groupe de la Bay Area de San Fransisco. Il est à noter que c'est le 2ème album sorti sur leur label "Blackened". C'est Greg Fidelman qui s'est occupé de l'enregistrement et de la production. L'album propose 12 plages dont deux("Lux Aeterna" et "Screaming suicide") que le public connaît car le groupe les a publié sur les réseaux et laissaient entrevoir le meilleur.  donc le style "St Anger" ce ne sera pas pour cette fois ouf ! 

Le groupe axe ses lyrics sur les 18 premières années de la jeunesse d'un être humain, l'identité, le vrai le faux de ce que nous devenons. Voilà pour la séance canapé. La pochette est ... jaune et... noire, un lit d'enfant des objets à son pied. 

Depuis le début Metallica évolue, cherche, essaie. Ce que fait d'ailleurs tout artiste. La basse joue un rôle prépondérant depuis très longtemps chez eux. 72 Seasons est donc l'album où Robert Trujillo se place en pilier et mur porteur d'une musique qui se perpétue depuis plusieurs décennies et cela se sent enfin et c'est bien. Il est crédité sur trois morceaux. 

Si le groupe nous avait un peu perdu dans des riffs et des structures de morceaux empiriques dont seuls leurs géniteurs y trouvaient du sens ici il n'en est pas question. Le groupe s'offre et offre des compositions concises, précises.... de la frappe chirurgicale, ciblée où les riffs de Hetfield, la batterie de Ultritch(qui ressemble de plus en plus à celle de Ian Paice de Deep Purple ou de Motorhead) fait mouche. 

Quant à Kirk Hamett il a choisi plus de simplicité dans ses solos pour aérer les chansons. Le trash-métal de Metallica évolue mais il puise aussi dans l'avant proche et l'avant des débuts. 72 Seasons nous rappelle qu'ils sont le groupe de "Enter Sandman", de "Wherever I may roam" , de "Ain't my bitch" mais aussi de "The thing that should not be".

Il  y a donc ici  une continuité dans la modernité sonore et la musique des Four Horsemen et  elle se reconnecte ainsi sur les débuts du groupe et offre ici des titres qui s'en inspirent directement tant par la vitesse que par la profondeur en distillant un heavy-métal pur, dur et sombre comme sur "inamorata" ou encore "Crown of barbed wire", deux titres épiques  évoquant  l'époque Master of Puppets ou encore l'album Ride The Lightning avec succès. 

Et s'il y avait des défauts ? Ah et il y en a un peu quand même.

Si on peut se féliciter d'un retour aux bonnes vieilles formules chez la bande à Ulrich le disque nécessite plusieurs écoutes pour se convaincre vraiment de sa bonification. Reprendre la musique qui a posé les pierres angulaires du trash-métal peut être facile à la soixantaine tout ne suit pas hélas.  Pas de riffs sans sens mais un chant qui peut être répétitif et pas spécialement bien adapté pour la teneur des compositions. 

L'album souffre aussi d'un tracklisting pas toujours de bon escient créant une certaine monotonie et ressemblance entre certains morceaux. Il faudra donc comme sur "Hardwired" ponctionner les chansons, les réécouter avant de les apprécier à leur juste valeur.  


Cette dernière livraison présente une formation qui, malgré l'âge,  sait puiser dans ses propres ressources(biographiques, mentales, psychologiques, musicales) et propose  de nouveaux univers tout en les mariant avec un   savoir-faire incroyable en s'influençant avec leur style des débuts. Metallica aime se torturer on le sait. C'est peut être là qu'il est le meilleur.  Avec 72 seasons Metallica  s'ouvre à nouveau une route. 


vendredi 14 avril 2023

Dirty sound magnet au Pingouin Alternatif

 


S'il y a bien un lieu où il fallait être ce Jeudi soir c'était au Pingouin Alternatif à Arthez de Béarn tant le concert fut une claque monumentale dans le domaine d'un rock sacrément riffé, teinté d'un psychédélisme hauts en couleurs et des influences progressives très bien insérées   Mais hier soir ce n'est pas la France qui est à Arthez mais la Suisse. 

DIRTY SOUND MAGNET a bien voyagé avant Arthez de Béarn, plusieurs albums au compteur, des scènes et toujours une envie de conquérir du public qui se sent à leur contact. La soirée s'annonce sous les meilleurs auspices. Dès le début le power trio plante le décor et fait parler les Gibson(plus tard viendra la Télécaster), les rythmiques de basse concises(grand bravo à ce Monsieur de la 4 cordes) et une batterie marteau pilon, technique. Le groupe distille   4 ou 5 morceaux en mid-tempo qui mettent le public d'accord et en totale osmose. 



Les choses sérieuses commencent après. La prestation scénique est parfaite. Tout y est. Mouvement, jeu de scène, look, discours.  Et le répertoire monte en puissance. Du rock lourd, riffé, psychédélique, arrosé de blues, bien trempé.  On le sait ce soir sera la nuit de la comète. Le trio concentre dans sa musique toutes les années 70's et les grands groupes dont il s'influence. Classic rock, old hard-rock, psychédélisme, blues tout y passe comme si on effectuait un bon en arrière dans le temps mais avec cette ingéniosité de ne pas jouer la nostalgie mais une modernité très bien maîtrisée. Et sans oublier ce qui manque et fait défaut à beaucoup d'autres : le riff. 



Mélangeant les types de morceaux(tantôt breakés, à multiples structures et tantôt tubesques et très rock'n roll), le groupe joue à plein régime, une machine lancée qu'on ne peut arrêter.  Les soli sont de véritables upercut(autant à la guitare qu'à la basse), les montées/descentes n'arrêtent pas. La basse batterie nous a littéralement scotché sur tous les morceaux. Bravo à tous les musiciens pour l'utilisation de leurs effets à très bon escient.  Bref on ne passe pas un bon moment mais un excellent. On se regarde tous plus ou moins  bouche bée comme des ados dans nos jeunes années. 



Moment de reprise, le power-trio en jouera qu'une seule ou plutôt en interprètera une seule issue d'un vieux blues primaire du Mississipi écrit par Blind Willy Johnson en 1927 et, une fois repris par un très grand groupe avec beaucoup de Présence(rires) En tout cas DIRTY SOUND MAGNET s'en sort haut la main en proposant une version alliant sa modernité sonore avec ces accords diaboliques et qui aurait certainement plu à Mr Jack White. Le résultat est blufffant, exaltant, époustouflant. Suivront deux morceaux bien rock'n roll pour suer encore dans la fosse. Le groupe  envoie un dernier morceau progressif qui fait voyager un public acquis à sa cause  il faut le dire, dès le début du concert. Terminus.



Remerciements aux amis landais qui se déplacent toujours et qu'on ne blâmera pas de repartir vite à cause de la route. Un concert ici ne se finit jamais au dernier accord. La deuxième partie du concert se fait toujours au comptoir, sur le zinc. Un temps de causerie, de partage, d'échange culturel, de confrontations de styles et avec toujours un grand respect. A gauche on parle hard-rock, heavy du bon vieux temps d'Helloween, des 90's, à droite on déblatère cinéma. C'est comme cela que ca se passe au Pingouin. 






 



jeudi 13 avril 2023

James Brown par Frédéric Salsedo

La bd c'est rock ! Mais c'est aussi Jazz, Blues et j'en passe,  bref tous les styles et les biographies d'artistes sont les héros d'ouvrages très sympathiques et enrichissants. Vous vouliez tout savoir sur James Brown, le lire en bd, le lire en prose et l'écouter ? Et bien c'est fait. Les Editions Nocturne  présentent un bel ouvrage simple, clair sur la vie de Mr Dynamite. L'ouvrage s'accompagne d'une jolie manière avec les  dessins de Frédéric Salsedo. Ici pas d'analyse profonde, ni de références complexes tout est dit en plus de 34 pages sur Mr Brown, sa vie  et son immense influence sur beaucoup de styles de musiques. 

Dessins Frédéric Salsedo


En trois parties :

La première partie de l'ouvrage laisse une large place aux planches de Frédéric Salsedo. Le trait est magnifique, dynamique, vivant rappelant les caricatures de la soul et des musiques noires d'antan. Les textes sont très bien réalisés et rendent cette première partie très intéressante et pleine de connaissances car au final on ne sait pas grand chose sur Mr Feelgood. Tout y est : Du bordel de sa tante, à son activité d'entraîneur pour les "filles" de sa tutrice, de ses emplois dans les champs de coton au poste de plongeur, de l'apprentissage de la musique jusqu'à la prison et sa blessure à la jambe qui empêcha le base-ball dans sa vie, de sa libération au groupe les Starlighters, de son travail chez Lawson's Motor Company jusqu'aux Flames. Tout y est. 

Dessins Frédéric Salsedo


La deuxième partie est plus courte. Elle reprend toute la biographie du monsieur mais sans les dessins cette fois-ci. Les passages clés de la vie de James Brown sont ainsi plus approfondis (adolescence, les Starlighters, période The Flames, enregistrement de "please please " , "Papa got a new brand", le Funk, carrière solo, etc...) . 

La troisième partie ne s'écrit pas, ni ne se lit. Elle s'écoute. La belle idée des Editions Nocturne est d'avoir livré cette bd avec deux cds live et pas des moindres : L'un enregistré au Studio 54 à New-York en 1980 et l'autre en 1984 à Chastain Park à Atlanta. 

Les deux cds vous laisseront de marbre. James Brown y est  au sommet de son art avec le funk, la soul distillés d'une puissance incomparable. Bref un sacré ouvrage à lire, à écouter pour enrichir son patrimoine musical à 0 frais(l'inscription dans une médiathèque est gratuit). Oui on sait il n'est pas à vous vraiment. C'est vrai. La musique sur Deezer ou Spotify non plus. 




Mémoires de Concerts- Cèu de Pyrène – Ceux qui font chanter te saluent Le Livre de Franck Urban Maison des Légendes

  Quel est le point commun entre Iggy Pop, Ac/dc, Bill Wyman des Stones, Iron Maiden, James Brown, Johnny Clegg ou encore Frank Zappa? Même...