Ce n'est pas parce que le blog se nomme "and justice for all" qu'un article de Metallica est inné. La sortie de 72 Seasons leur dernier opus nous rappelle que l'âge qui avance est un facteur aussi, de remise à plat de la musique, d'un groupe. Est-ce le cas pour cette dernière livraison tant le groupe a de détracteurs ? Pas assez trash, pas assez extrême, pas assez ceci, pas trop cela.
Le compteur avance pour les jeunes loups qu'ils étaient ... 12ème album du groupe de la Bay Area de San Fransisco. Il est à noter que c'est le 2ème album sorti sur leur label "Blackened". C'est Greg Fidelman qui s'est occupé de l'enregistrement et de la production. L'album propose 12 plages dont deux("Lux Aeterna" et "Screaming suicide") que le public connaît car le groupe les a publié sur les réseaux et laissaient entrevoir le meilleur. donc le style "St Anger" ce ne sera pas pour cette fois ouf !
Le groupe axe ses lyrics sur les 18 premières années de la jeunesse d'un être humain, l'identité, le vrai le faux de ce que nous devenons. Voilà pour la séance canapé. La pochette est ... jaune et... noire, un lit d'enfant des objets à son pied.
Depuis le début Metallica évolue, cherche, essaie. Ce que fait d'ailleurs tout artiste. La basse joue un rôle prépondérant depuis très longtemps chez eux. 72 Seasons est donc l'album où Robert Trujillo se place en pilier et mur porteur d'une musique qui se perpétue depuis plusieurs décennies et cela se sent enfin et c'est bien. Il est crédité sur trois morceaux.
Si le groupe nous avait un peu perdu dans des riffs et des structures de morceaux empiriques dont seuls leurs géniteurs y trouvaient du sens ici il n'en est pas question. Le groupe s'offre et offre des compositions concises, précises.... de la frappe chirurgicale, ciblée où les riffs de Hetfield, la batterie de Ultritch(qui ressemble de plus en plus à celle de Ian Paice de Deep Purple ou de Motorhead) fait mouche.
Quant à Kirk Hamett il a choisi plus de simplicité dans ses solos pour aérer les chansons. Le trash-métal de Metallica évolue mais il puise aussi dans l'avant proche et l'avant des débuts. 72 Seasons nous rappelle qu'ils sont le groupe de "Enter Sandman", de "Wherever I may roam" , de "Ain't my bitch" mais aussi de "The thing that should not be".
Il y a donc ici une continuité dans la modernité sonore et la musique des Four Horsemen et elle se reconnecte ainsi sur les débuts du groupe et offre ici des titres qui s'en inspirent directement tant par la vitesse que par la profondeur en distillant un heavy-métal pur, dur et sombre comme sur "inamorata" ou encore "Crown of barbed wire", deux titres épiques évoquant l'époque Master of Puppets ou encore l'album Ride The Lightning avec succès.
Et s'il y avait des défauts ? Ah et il y en a un peu quand même.
Si on peut se féliciter d'un retour aux bonnes vieilles formules chez la bande à Ulrich le disque nécessite plusieurs écoutes pour se convaincre vraiment de sa bonification. Reprendre la musique qui a posé les pierres angulaires du trash-métal peut être facile à la soixantaine tout ne suit pas hélas. Pas de riffs sans sens mais un chant qui peut être répétitif et pas spécialement bien adapté pour la teneur des compositions.
L'album souffre aussi d'un tracklisting pas toujours de bon escient créant une certaine monotonie et ressemblance entre certains morceaux. Il faudra donc comme sur "Hardwired" ponctionner les chansons, les réécouter avant de les apprécier à leur juste valeur.
Cette dernière livraison présente une formation qui, malgré l'âge, sait puiser dans ses propres ressources(biographiques, mentales, psychologiques, musicales) et propose de nouveaux univers tout en les mariant avec un savoir-faire incroyable en s'influençant avec leur style des débuts. Metallica aime se torturer on le sait. C'est peut être là qu'il est le meilleur. Avec 72 seasons Metallica s'ouvre à nouveau une route.
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